jacky-c-frenezye.over-blog.com

Près de trois millions de manifestants mais Woerth, Fillon, Lefebvre (et sans doute Sarkozy) ne les voient pas. Quant à Hortefeux, il ne veut qu'une voix officielle. Contester les chiffres de la police serait un crime de lèse majesté.

Ils ne voient pas, ils n'entendent pas, et en plus ils mentent. Mal, mais ils mentent. Christine Lagarde affirme qu'il n'y a pas de pénurie de carburants; que n'était elle dans le Val d'Orge aujourd'hui. Elle aurait vu de ses propres yeux. Fillon nous dit aussi pas de pénurie, comme il avait déjà dit pas d'austérité et pas de rigueur. Et l'homme de la Sarthe (je le dis pour éviter tout parachutage sur Paris) il est vrai traque l'injustice. L'injustice comme il l'a dit ce soir, c'est l'ISF, corrigée en partie, a-t-il osé ajouter, par le bouclier fiscal...

Woerth prétendait ne pas connaître Patrice de Maistre... aujourd'hui il refuse de remettre personnellement la Légion d'honneur à qui que ce soit. Peur de se compromettre. Aveux d'impuissance en tout cas.

Prévenons les sénateurs (mais ils le savent): en 2011 ce sont les élections sénatoriales, quelques grands électeurs, eux mêmes poussés par l'électorat ne manqueront pas de leur rappeler.

Tout le monde se souviendra de qui à voter quoi.

Sarkozy se la joue gros bras. A la mi journée, l'Elysée se réjouissait, d'une baisse du nombre de grévistes et de manifestants, seloon une dépêche de l'AFP. "En première analyse, cela signifie que spit les Français considèrent que tout cela est derrière eux, soit qu'ils adhèrent davantage", dit la source élyséenne à l'agence.

De là à dire, on ne touche plus rien, il n'y a qu'un pas. Mais Sarkozy-Fillon doivent se méfier. Woerth, qui, lui n'a pas à s'en faire pour sa retraite, peut toujours fanfaronner en disant que le nombre de manifestants ne l'empêche pas de dormir, c'est Mme Bettencourt qui se chargera sans doute de hanter ses nuits.

Sarkozy-Fillon, donc, doivent se méfier car on a connu un Villepin se faire battre en rase campagne avec le CPE. Et la morgue et le mépris ne font pas une politique.

Étrange billet que celui du billetiste attitré (et peut être attristé) du Monde (daté du 25 août 2010), journal du soir. Il s'étonne d'abord que les gueules noires retenus prisonniers au fond de leur mine au Chili aient demandé des brosses à dents. "Comme si les gueules noires profitaient de ce drame pour donner une leçon d'hygiène aux cols blancs", écrit-il. Quand la condescendance est à ce point, on se demande si M. Robert Solé, qu'on a lu plus malin, vit dans le même monde que ceux qui travaillent. Soupçonne-t-il seulement ce qu'est une haleine fétide et peut-il imaginer  que les "33", isolés à 700 mètres du reste du monde, veulent rester tout simplement dignes? Les gueules noires ne veulent pas avoir la gueule en feu, c'est drôle, non? Ça vaut bien un billet!

Dans le même registre notre chroniqueur s'esbaudit que les mineurs aient entonné l'hymne national chilien à quoi il ajoute cette phrase magnifique: "on n'imaginerait pas des ouvriers français, bloqués sous terre (...) exprimer leur soulagement en chantant La Marseilaise." Et pan sur la gueule des ouvriers français (par ouvriers français, pour ma part, j'entends ouvriers de France, quelles que soient leur origine)!

in fine -excusez nous mais il faut avoir lu ce petit morceau d'anthologie- le billetiste compare les paroles des hymnes des deux pays, le perdant étant, bien sûr, La Marseillaise, dont on oublie de rappeler qu'elle fut un chant révolutionnaire avant d'avoir été utilisée à d'autres fins pendant les guerres coloniales...

N'oublions pas pourtant le couplet des enfants:

Soyons unis ! Tout est possible ;/Nos vils ennemis tomberont,/Alors les Français cesseront/De chanter ce refrain terrible :
Aux armes, citoyens ! Etc.

Allez, disons-le, La Marseillaise chantée par Hortefeux n'a pas le même sens que La Marseillaise qu'entonnaient les mineurs français (c'est à dire français, italiens, polonais, algériens, marocains...) quand ils déclenchèrent leur grève en 1941 contre lles occupants nazis.

Gueules noires de tous les pays, brandissez la brosse à dents salvatrice et chantez contre les rois corrompus!

Deux marques de cigarettes, Rothmans et Lucky Strike, du groupe British American, ont décidé de baisser (légèrement) leur prix. Cela provoque l'ire de Mme Bachelot, vous savez celle qui fait pleurer, d'après elle même, les joueurs de l'équipe de France. La ministre propose donc d'augmenter les taxes, tout ça pour la santé des jeunes et des femmes.

Elle serait plus crédible, notre talentueuse ministre, si elle n'avait pas mis à mal le budget avec ses doses de vaccins qui ont enrichi les labos pharmaceutiques. Plus crédible aussi si elle ne cautionnenait pas un plan de rigueur pour les hôpitaux... Elle aurait encore été plus crédible, enfin, si elle s'était offusquée à temps des cigares payés par le budget et pompés par l'ex secrétaire d'Etat Blanc.

Ce n'est pas une question de santé, Mme Bachelot, le sait bien: c'est une question de pognon.

Comme d'habitude.

Sur Canal Plus, BHL qu'on ne présente plus, poitrail à l'air et cheveux au vent, s'en est pris à Laurence Ferrari, because l'interview, foulard sur la tête, du président iranien Ahmadinedjad. Seulement  le philsophe, partisan du droit d'intervention presque partout, a dit à peu près n'importe quoi.

Voilà donc le commentaire fait par notre ami James-Berny link sur daily motion link:

"Ce qui est confondant c'est l'à-peu près du prof de philo (je n'ose plus écrire philosophe. D'abord, les femmes qui manifesteront contre le régime dans quelques jours ne manifesteront pas pour ne pas porter le voile mais pour la démocratie dans le cadre de la république islamique, que ça nous plaise ou non. (Rappelons que Moussavi, le leader de l'opposition, a été premier ministre dix ans pendant la période où il y a eu le plus d'exécutions politiques...). D'autre part, que ça plaise ou non, Ahmanidejab a été élu. Des élections certes contestées mais il a été élu. Et rappelons que la fois précédente il n'était pas le candidat du pouvoir, et qu'il a quand même gagné ces élections. Dernière chose sur le voile: quand j'entre dans une synagogue, je met un chapeau, quand j'entre dans une mosquée, je retire mes chaussures, quand j'entre dans une église, je ne suis pas en slip de bain... C'est aux Iraniennes qu'il appartient de décider de leur avenir."